Twee Gebroeders: de Saint-Brieuc à Batz
Après mon arrivée à bord de Twee Gebroeders et les premières navigations jusqu'à Saint-Brieuc, voici la suite de nos aventures jusqu'à l'île de Batz où nous sommes actuellement.
De Saint-Brieuc à Paimpol
Nous avons passé une journée supplémentaire à Saint-Brieuc de manière à réapprovisionner le bateau avant de repartir. Nous en avons également profité pour continuer à faire connaissance avec Jeanne et Eloi qui nous avaient rejoint la veille et pour effectuer quelques petits travaux sur Twee Gebroeders. Nous avons notamment changés les bouts de bastaques qui commençaient à montrer quelques signes de faiblesse.
La journée s'est terminée par un atelier épissures (une technique pour faire une boucle au bout d'un bout). Si le résultat le soir même était très médiocre, j'ai finalement réussi à terminer mon épissure pendant la navigation du lendemain. Bien que l'épissure en question se soit révélée totalement inutilisable puisque qu'une partie de l'œil n'a pas d'âme (oui, c'est technique) j'ai tout de même écopée d'une ampoule en cours de route..
Qu'importe, pour cette première journée de navigation avec Jeanne et Eloi à bord, nous avons rallié Paimpol. Une navigation tranquille qui a permis a nos deux nouveaux équipiers de découvrir le bateau et de se familiariser avec les manœuvres à bord.
A l'arrivée, Laurent a pu nous montrer toute l'étendue de son talent en manœuvrant la péniche jusqu'à son point d'amarrage d'une main de maitre.
De Paimpol à l'île de Bréhat
Départ tardif de Paimpol peu avant midi, direction Bréhat. Cette courte navigation s'est malheureusement faite uniquement au moteur en raison des conditions peu favorables. L'île nous a paru magnifique lors de notre arrivée et nous n'avons pas été déçus par la suite. Après avoir piqué le coffre d'un bateau absent pour les jours à venir (sur les conseils du port, on n'est pas des sauvages quand même) nous avons sorti l'annexe et le kayak pour aller visiter Bréhat. Ce fut une superbe promenade.
Les voitures sont totalement absentes (du moins elles l'étaient durant notre ballade): nous sommes sur une île et cette dernière est parcourue de chemins plutôt que de routes. Le résultat est très appréciable, tout le monde s'y promène à pied ou en vélo. Les très rares véhicules que nous avons croisés étaient des petits tracteurs.
Les paysages sont également magnifiques. Nous n'avons pas fait le tour complet des deux îles mais déjà les panoramas étaient splendides. Vue sur la péniche au mouillage, petite chapelle en hauteur (petite hauteur puisque le point culminant de l'île n'est qu'à 34 mètres), ancien moulin et son bassin de rétention, jardins fleuris un peu partout et bien entendu un soleil au rendez-vous, il était vraiment très agréable de se promener dans de telles conditions.
Au retour et après un verre en terrasse au centre du bourg, nous avons profité de la marée basse pour nous rapprocher de la péniche à pied en coupant à travers la vase (merci à Jeanne pour cette superbe idée). Dommage cependant, même au plus bas niveau de la mer, la péniche ne s'est pas échouée.
Au mouillage, durant la nuit, comme le veut la législation le feu de mouillage est obligatoire. Seul problème: il n'y en a pas sur la péniche. Nous avons donc improvisé un feu de mouillage avec les moyens du bord: une lampe à retournement hissée en tête de mat avec la drisse de la voile d'avant et le tour était joué.
De l'île de Bréhat à Perros-Guirec
Grosse journé pour rejoindre Perros-Guirec depuis l'île de Bréhat. Réveil à 6h30 pour un départ une demi-heure plus tard à peine. L'objectif était d'arriver aux alentours de midi de manière à pouvoir accéder au port dont les horaires sont plutôt restreintes. Manque de chance, le départ de Bréhat a été difficile. Le vent n'était pas avec nous, au contraire et nous avons donc été contraints d'avancer au moteur une fois de plus. Ajoutons à ça la marée montante et son courant peu avantageux dans notre cas et nous obtenons une vitesse moyenne ridicule.
Le conditions météo un peu plus musclées que ce que nous avons eu jusqu'à présent n'ont pas plu à tout le monde à bord. Certaines vagues dépassaient un mètre et la péniche tapait un peu par moments. Impressionnant de voir ces quarante cinq tonnes se faire bringuebaler comme un fétu de paille par les vagues.
Après avoir sorties les voiles et en enchainant virements de bords sur virements de bords pour remonter au vent, nous avons finalement réussi à atteindre le port de Perros-Guirec aux alentours de 16h. Après ces huit heures de navigation, nous sommes arrivés fatigués et bien trop tard pour pouvoir rentrer dans le port. Qu'importe, nous nous sommes installés au mouillage dans la baie et pendant que Laurent s'occupait seul de régler différents problèmes à bord (batterie, toilettes sèches, feux de navigation) nous avons été faire un tour à Perros-Guirec.
Cette fois, la péniche était bel et bien échouée, nous avons donc pu rejoindre la ville à pied en prenant des photos en chemin.
Après réflexion, notre arrivée tardive n'était finalement pas une mauvaise chose puisque nous n'étions plus dépendants des horaires d'ouverture du port pour repartir le lendemain. Décision a donc été prise de partir au petit matin avec la marée montante.
De Perros-Guirec à Trébeurden
Navigation relativement calme pour rejoindre Trébeurden depuis Perros-Guirec. La mer était calme, tout comme le vent. Cela ne nous a pas empêché de sortir les voiles pour naviguer un peu à la voile même si nous sommes repassés au moteur par la suite.
Malgré être arrivée bredouille au port la veille, Jeanne a mis sa ligne à l'eau aujourd'hui encore. Pour notre plus grand bonheur puisqu'elle elle a sorti un superbe bar ! Bien entendu, vous n'êtes au courant de rien puisque la pêche au bar est interdite dans ces eaux là... Pour notre (maigre) défense nous ne l'avons appris qu'en arrivant au port. Le poisson étant déjà vidé il était un peu tard pour le remettre à l'eau.
Une fois arrivés, chacun est parti vaquer à ses occupations. Pendant que certains profitaient de la plage, je suis parti faire une petite promenade dans les alentours. Si la ville de Trébeurden n'a que peu d'intérêt, il est possible de suivre le GR® 34 qui longe le littoral où les paysages sont superbes.
Pour terminer cette journée en beauté, Jeanne et Eloi ont préparé le bar avec amour et nous nous sommes régalé.
De Trébeurden à l'île de Batz
Après Trébeurden, nous voici sur l'île de Batz, après une navigation très très tranquille que nous avons encore une fois finie au moteur. Difficile de faire autrement alors que nous peinions à atteindre une vitesse de deux nœuds à la voile avec la quasi pétole sous le signe de laquelle était placée cette journée.
Nus sommes arrivés un peu tard à proximité de l'île, au alentours de 19-20h. Une fois au mouillage, nous avons une fois de plus sorti l'annexe et le kayak pour nous rendre à terre. Cette fois, Laurent a sorti le moteur de l'annexe et à fait l'aller-retour jusqu'à la jetée en tractant le kayak.
Le lendemain de notre arrivée, Jeanne et Eloi nous ont quitté après une petite semaine passée à bord. Après les avoir déposés à Roscoff en péniche, nous sommes revenus au mouillage à l'île de Batz avant d'aller à terre pour la visiter.
La navette entre l'île et le continent déverse régulièrement son flot de touristes, il n'empêche que l'île est magnifique. Ses côtés alternent plages de sable fin et rochers attaqués par les eaux et un petit chemin fait le tour complet de l'île. Une fois n'est pas coutume, les voitures sont assez rares et la plupart des touristes se déplacent à pied ou en vélo.
L'étape parfaite pour nous détendre avant la grosse étape qui nous attends.