Pérou: Laguna Churup
Ma présence à Huaraz n'est bien entendu pas le fruit du hasard puisqu'il s'agit de l'endroit idéal pour faire de la randonnée.
Laguna Churup
En plein milieu de la semaine sainte, les prix des bus pour les randonnées "organisées" double. C'est dont le moment idéal pour aller découvrir des lieux de randonnée moins connus et accessible en collectivo. C'est la cas notamment du lac Churup, situé à 4450 mètres.
Départ
N'ayant absolument pas prévu de faire cette randonnée là de bonne heure, je débarque donc comme une fleur aux alentours de 10h à l'endroit d'où sont censés partir les collectivo pour Pitek, le nom de la place (du lieu-dit ?) où se situe le départ de la randonnée.
C'est ma première expérience des bus ici. Le concept est simple: le bus part quand il est suffisamment rempli. Ça tombe mal, je suis le premier et le conducteur m'explique qu'à cette heure là, il n'y a pas beaucoup de monde qui va à Pitek (où il n'y a rien mis à part le départ de la randonnée).
Je décide tout de même de prendre mon mal en patience. Je ne suis pas pressé, dans le pire des cas si je ne fais pas cette randonnée aujourd'hui, je trouverai autre chose et je la ferai un autre jour.
Après trois quarts d'heure à attendre désespérément que de nouveaux passagers arrivent, je commence tout de même à me dire qu'il serait peut-être bon de reporter cette randonnée. Quand soudain ! Changement de collectivo. Je suis toujours seul, mon billet à changé de main mais je me retrouve en route pour Pitek. Le chauffeur devait probablement faire la route dans tous les cas.
Prendre le collectivo seul, comme je m'en rendrai compte par la suite, c'est une expérience rare dans la région. :)
La randonnée
Étant située dans le parc national de Huascarán, l'accès au lac est payant. Le tarif pour entrer sur le parc est (de mémoire) de 30 soles (environ 7.5€) pour la journée, 90 soles (22.5€) pour 4 jours et 150 soles (35.5€) pour plus de 4 jours (jusqu'à 30 jours).
Une fois le prix du billet réglé, en route pour la randonnée. Je commence à marcher à midi passé.
La randonnée est assez courte puisqu'il n'y a que trois kilomètres pour accéder au lac. En revanche, il y a également 600 mètres de dénivelé. C'est également la première fois que je dépasse la barre des 4000 mètres. Bref, c'est dur ! Heureusement, tout le long de la randonnée, les paysages sont tous plus beaux les uns que les autres. Je n'ai donc pas à chercher d'excuses pour m'arrêter reprendre mon souffle entre deux volées de marches. Car oui, par moment, il y a des marches (et des hautes).
Si je croise quelques personnes pendant la montée, toutes redescendent. Je semble décidément être le seul à entamer la rando à cette heure là.
Peu avant la fin de la randonnée, c'est l'arrivée au camping situé au bord d'une cascade à 4373 mètres d'altitude ! En fait de camping, il ne s'agit que d'un abri sans murs permettant à peine de s'abriter de la pluie.
Enfin arrive la dernière étape, la plus difficile. Plus de chemin, plus de marches, place à la grimpette. C'est également lors de cette dernière étape que j'ai réussi à m'écarter du chemin, ce qui n'est pas un réel problème en soi puisque ça me permettra de bénéficier d'un superbe point de vue en arrivant (enfin) au lac !
Une fois arrivé, la vue est époustouflante. Après plus de deux heures de montée, c'est un réel plaisir de s'asseoir pour contempler le lac coincé au milieu des montagnes (plaisir dont je ne me prive d'ailleurs pas). J'en profite également pour sortir mon repas histoire de me remettre de mes émotions et d'enfin souffler un peu.
Le repos est cependant de courte durée. J'ai à peine eu le temps de me poser une demi heure que de la grêle commence à tomber. Si au départ je crois à un grain qui ne fait que passer, je me rends vite à l'évidence: ce n'en ai pas un.
Tant pis pour le second lac (Laguna Churupita) situé à 1.2 kilomètres et 150 mètres de dénivelé, tant pis pour la clope en plein soleil, il est temps de redescendre et vite !
Si la montée m'aura pris plus de deux heures, la descente ne durera qu'à peine une heure. Pas de pause pour prendre des photos ou pour profiter du paysage.
Bien entendu, c'est totalement trempé (caleçon compris) que j'arrive à Pitek où heureusement un collectivo est là ! Pas de bol en revanche puisqu'il me faudra attendre 1h30 à moitié en train de grelotter avant qu'enfin on retourne vers Huaraz où une douche chaude (ou presque) et des vêtements secs m'attendent...
Conclusion
Au final, je n'aurai passé que 3h30 environ à faire cette randonnée pour atteindre la Laguna Churup et en revenir. En revanche, je m'en rappellerai.
Une chose est sûre, je ne referai plus l'erreur: pour faire une randonnée il faut partir tôt ! Ça permet d'éviter les problèmes de transport à l'aller et (potentiellement) les intempéries en fin de journée, qui sont courantes dans cette région et à cette époque (maintenant au moins, me voilà prévenu).
La prochaine fois, je penserai également à prendre une serviette et un tee-shirt de rechange que je ne rangerai bien entendu pas dans un sac à dos d'appoint ultra compact 20 litres (soi-disant) imperméable Quéchua (je parle de ce sac, à fuir absolument).
En tout cas, pour une première fois à plus de 4000 mètres, c'était quelque chose !