GR® 91: De Saint-Nizier-du-Moucherotte à Châtillon-en-Diois

GR® 91: De Saint-Nizier-du-Moucherotte à Châtillon-en-Diois

La rando

Depuis notre dernière randonnée sur le GR® 3 entre Tours et Saumur au mois de mai, Chloé et moi n'avions pas eu l'occasion de tester notre nouvelle tente. Quelle meilleure excuse pour profiter de l'arrière saison en visitant les hauts plateaux du Vercors ?

C'est parti pour une randonnée de quelques jours en autonomie sur le GR® 91 de Saint-Nizier-du-Moucherotte à Châtillon-en-Diois

L'itinéraire

Partant de Paris, nous étions à la recherche d'une randonnée répondant à plusieurs critères : accessible en train de la capitale (idéalement à un tarif correct), suffisamment au Sud pour profiter de l'arrière saison (désolé amis bretons, ce sera pour une prochaine fois !), pas de dénivelé incroyable (nous n'étions pas suffisamment affutés pour endurer 1500 D+ / jour en moyenne).

Après quelques recherches, nous avons fini par jeter notre dévolu sur le premier tronçon du GR® 91. Le départ de Saint-Nizier-du-Moucherotte est facilement accessible depuis Grenoble (elle même facilement accessible depuis Paris), c'est loin dans le Sud (surtout vu de Paris) et le dénivelé est raisonnable : environ 3300 D+ au total.

Le déroulé

Premier jour : Saint-Nizier-du-Moucherotte -> Habert des Ramées

Partis de Paris le samedi dans la matinée, nous arrivons au départ du GR® 91 à Saint-Nizier-du-Moucherotte à 13h30, parés à démarrer notre randonnée. On commence par 700 mètres de dénivelé positif (700 D+) histoire de se mettre en jambes ! Il nous faudra un peu plus de 2h30 pour rejoindre le pic de Moucherotte qui culmine à 1901 mètres. Nous sommes à l'extrémité nord-est du massif du Vercors et la vue sur Grenoble et sur les rochers des Trois-pucelles (je n'invente rien) nous confirme que Paris est loin !

Le plus dur est fait et après une petite pause pour nous remettre de notre ascension et prendre quelques photos, nous ne sommes plus qu'à quelques dizaines de minute de marche de la cabane des Ramey, un refuge non gardé dans lequel nous prévoyons de passer notre première nuit.

Arrivés au refuge, nous ne sommes pas les seuls. Ce n'est guère étonnant puisque le temps est très clément en ce début d'octobre. Histoire d'être tranquilles (et que le groupe de potes venus passer le week-end dans la région le soit aussi), nous décidons de planter la tente à proximité du refuge. Ce sera le seul soir où nous sortirons cette dernière, on peut d'ors et déjà dire que si l'objectif de la rando était réellement de dormir en tente, ce ne serait pas une réussite ! Heureusement, nous étions surtout là pour marcher et nous en prendre plein les yeux.

Grenoble vue du Moucherotte
Grenoble vue du Moucherotte

Deuxième jour : Habert des Ramées -> Cabane de Roybon

Après une nuit un peu fraiche malgré notre équipement, les premiers rayons du soleil étaient les bienvenus. Le temps de prendre un thé avec les autres randonneurs dans le refuge et nous voilà repartis !

La journée est agréable et nous nous promenons tranquillement le long du GR® 91, nous arrêtons même une paire d'heures pour déjeuner et profiter des rayons du soleil avant de nous remettre en route.

Nous arrivons un peu après 16h à la cabane de Roybon qui donne sur une superbe vue, l'occasion de faire une nouvelle pause... de longue durée ! Effectivement, sur les conseils de locaux se promenant dans le coin, nous décidons de rester sur place plutôt que de continuer notre route. L'auberge est spacieuse, le bois abonde, une source coule à proximité, bref le cadre est idéal !

La fameuse cabane de Roybon au petit matin
La fameuse cabane de Roybon au petit matin

Troisième jour : Cabane de Roybon -> Cabane de Carette

Départ à 9h30 après une nuit beaucoup plus douce que la précédent grâce au poêle de la cabane ! La matinée est ponctuée de montées et de descentes douces jusqu'à Corrençon en Vercors où nous avons prévu de refaire le plein de nourriture pour la suite de notre périple.

C'était sans compter sur le fait que nous sommes lundi : tout est fermé ! Pour l'organisation, on repassera. Heureusement une auberge est ouverte : après un solide repas, une bouteille de vin et quelques paroles échangées avec le patron, nous repartons avec des sandwichs, des fruits, du fromage, du pain, bref, de quoi tenir jusqu'au bout de notre trajet.

Nous repartons repus et chargés comme jamais pour attaquer la montée qui nous mène sur les hauts plateaux du Vercors. Plusieurs personnes croisées sur la route nous recommandent de faire le plein d'eau dès que possible en raison du manque de sources sur les plateaux. Mise en garde renouvelée par Philippe et Patrick, les deux randonneurs avec qui nous avons partagé une nuit à la Cabane de Carette.

Une fois le plein d'eau fait dans une (petite) grotte à proximité de la Cabane et le bois sec ramené près du poêle, nous passons une super soirée à discuter randonnée et MUL (Matériel Ultra Léger) avec Philippe et Patrick. Plein de bons conseils et une nouvelle obsession en ce qui me concerne : faire un bruleur à alcool dans une canette ! Économie de poids garantie !

Chloé au seuil de la cabane de Carette.
Chloé au seuil de la cabane de Carette.

Quatrième jour : Cabane de Carette -> Cabane du Pré Peyret

Si la météo des jours précédents était clémente, il n'en ai pas de même ce matin. Il pleut et pas qu'un peu ! Ce n'est certes pas une surprise et nous nous y attendions, il n'empêche qu'il est difficile de quitter la chaleur de la cabane pour se mettre en route.

Après une demi-heure, nous sommes trempés. Au bout de deux heures, nous n'en pouvons plus. Nos sacs pleins de nourriture commencent à prendre l'humidité et à s'alourdir encore plus, nos pantalons collent aux jambes et nos vestes imperméables sont mises à rude épreuve. Nous marchons vite en comptant les cabanes sur notre route, notre objectif étant d'atteindre celle du Pré Peyret, la cinquième. C'est loin !

Nous arrivons au refuge de la Jasse du Play à midi passé et décidons de nous y arrêter. Après trois heures et demi de marche sous la pluie, nous ne sommes pas fachés de trouvé un abri. C'est l'occasion de se réchauffer en allumant le poêle, d'essayer de faire sécher nos affaires trempées, de constater que l'eau a réussi à pénétrer plus ou moins loin dans nos sacs et de manger (chaud) !

A 15 heures, après de longues hésitations, nous finissons par nous remettre en route. La pluie s'est bien calmée mais continuera de nous suivre timidement une bonne partie du chemin tout de même. Trois heures plus tard, nous arrivons à la Cabane du Pré Peyret où un couple d'allemands et leurs trois enfants on passé la journée et ont chauffé les lieux pour notre plus grand bonheur !

Cette photo résume bien notre journée...
Cette photo résume bien notre journée...

Cinquième jour : Cabane du Pré Peyret -> Cabane de Châtillon

Après la pluie, le beau temps ! Nous n'aurons pas eu à attendre longtemps pour avoir la preuve de la véracité de ce proverbe ! Après une journée à marcher la tête baissée sans profiter du paysage masqué par la pluie et les nuages bas, quel plaisir de gambader sur les hauts plateaux, le ciel bleu mettant merveilleusement bien en valeur le paysage magnifique qui nous entoure et le soleil lardant ses premiers rayons sur nos visages demandeurs de chaleur ! (Attention, ma prose s'envole au moins aussi haut que notre allégresse ce matin là !)

Si la flore nous ravit, que dire de la faune ?! Nous croisons un bouquetin trop occupé à brouter l'herbe grasse pour être farouche puis, peu de temps après, quatre chevreuils traversent le chemin devant nous.

Après quelques kilomètres plus ou moins vallonnées, nous attaquons la dernière montée qui nous mènera au dessus des 2000 mètres d'altitude, le point culminant de notre randonnée. Si la montée est abrupte, le panorama qui s'offre à nous à l'arrivée en vaut la chandelle : d'un côté le Mont Aiguille et la chaine de Belledone, de l'autre, le Diois et ses montagnes basses.

Après une superbe journée, nous arrivons à la Cabane de Châtillon, dernier refuge avant de rejoindre la ville de Châtillon-en-Diois située environ 1000 mètres plus bas. Une brebis oubliée erre à proximité du refuge désert. En allant chercher de l'eau à la source située un peu après le refuge, nous croisons un chasseur à l'arc sur le chemin du retour, à défaut de croiser beaucoup de bois pour le poêle.

Aujourd'hui il fait beau !
Aujourd'hui il fait beau !

Sixième jour : Cabane de Châtillon -> Châtillon-en-Diois

Pour ce dernier jour de randonnée, nous avons partagé un thé avec une randonneuse pour le moins étrange : arrivée au refuge en plein milieu de la nuit, elle avait pour objectif de passer plusieurs jours sur les hauts plateaux en mode jeûne !

Pour le moins dubitatifs, nous nous remettons en route en espérant qu'elle gardera un bon souvenir des quatre jours de mauvais temps annoncés.

La descente jusqu'au village est moins abrupte que ce à quoi on s'attendait et nous arrivons à Châtillon-en-Diois à temps pour profiter d'un repas très copieux dans un petit restaurant.

De Châtillon-en-Diois il nous faudra ensuite une petite heure pour trouver Sam, un chic type se rendant à Grenoble et prêt à nous y déposer en voyant nos pouves en l'air. :)

Conclusion

Contrairement à notre randonnée précédente sur le GR® 3 et même si nous n'avons pas pu peser nos sacs avant le départ, nous étions clairement moins chargés. Il nous reste cependant un long chemin à faire avant d'avoir un sac à dos réellement optimisés comme nous l'ont expliqué Philippe et Patrick.

Première piste pour alléger nos sacs : ne pas prendre la tente si c'est pour dormir en refuge. Ça n'a l'air de rien mais c'est un détail qui a tout de même son importance ! :D

La préparation était également insuffisante. Nous avons largement sous estimé le problème de l'approvisionnement en eau et la randonnée aurait été bien plus compliquée sans les précieux conseils distillés par les différents promeneurs et randonneurs rencontrés.

Au final, tout s'est merveilleusement bien passé !

La galerie photos

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