GR® 30: Tour des volcans et lacs d'Auvergne

GR® 30: Tour des volcans et lacs d'Auvergne

La rando

C'est à la fin du mois de juin (le 28 pour être exact) que je me suis rendu à La Bourboule le lieu de départ du GR® 30. Il est en réalité possible de commencer ce GR® depuis de bien nombreux endroits puisqu'il s'agit d'une boucle mais La Bourboule est probablement la ville la plus accessible en transports sur l'itinéraire.

Le GR® 30 fait environ 200 kilomètres pour un dénivelé cumulé de 5700 mètres. Je n'entrerai pas dans les détails, vous trouverez davantage d'informations sur gr-infos.

Chaque jour, je prenais des notes sur mon avancement, mon état, quelques unes des rencontres que j'ai faites en cours de route. Ce compte-rendu est la restitution de ces notes, que vous retrouverez sous forme de citation. Chacune d'entre elles sont séparées par une barre horizontale. Tout ce qui est en dehors des blocs de citation n'apparait pas dans mon carnet et a été rajouté au moment de la rédaction de cet article.

Les différentes traces GPX sont données à titre indicatif et ne sont que des traces approximatives.

Premier jour: départ de La Bourboule

Arrivée à La Bourboule, mon covoitureur me dépose à l'intermarché. Une fois le plein d'eau fait, je me mets en route en direction du chemin qui est à proximité. A 16h pétantes: c'est parti !

Je ne le précise pas dés le départ mais il faut savoir que je pars avec deux euros en poche (et ma carte bleue heureusement). Pas malin, nous sommes d'accord.


Il est 19h45, je suis au sommet du Puy du Cliergue et ça souffle très fort. J'enlève la casquette par peur de la perdre.

Ca fait moins de quatre heures que je marche et je commence à fatiguer. Par contre, j'ai peur de devoir continuer encore un peu, le vent est beaucoup trop fort sur la crête pour planter la tente dans les environs. Je repas, je verrai bien !

Comme vous pouvez vous en rendre compte, j'ai choisi de faire ce GR® en me dirigeant vers le sud au départ de La Bourboule, en direction du Puy de Sancy. Il semblerait que "la norme" soit de faire l'inverse: partir vers le nord pour terminer par les crêtes et les pistes. Quoiqu'il en soit, s'agissant d'une boucle, faites comme bon vous semble. :)


Au lit ! Fin de la marche vers 21h30. A la louche, une quinzaine de kilomètres parcourus et aux alentours de 1000 mètres de dénivelé positif. J'ai fini par trouver un coin plus ou moins abrité pour planter la tente, derrière le local technique des remontées mécaniques.

En 3/4h, la tente est montée, le matelas gonflé, le duvet déplié et le repas est en route.

Malgré mon abri de fortune, la préparation du repas est longue, très longue et il fait froid, mes mains sont gelées malgré mes gants.

La journée était top et il s'agissait probablement de l'étape la plus difficile. Seulement 15 kilomètres sur les 200 du GR® mais 1000 mètres de dénivelé positif sur les 5000 - 5500 en tout.

J'ai croisé plusieurs fois des bouquetins et la vue depuis le sommet le plus élevé du Massif Central (dont j'ai oublié le nom) était splendide.

Les chemins sont quasi déserts. Si j'ai croisé cinq ou six personnes au début de la marche, une fois un peu plus éloigné, j'étais seul. Probablement à cause (ou plutôt grâce) à l'heure un peu tardive pour faire de la rando.

Le sommet le plus élevé dont je parle est bien entendu le Puy de Sancy.

Concernant les chemins déserts, j'oublie de préciser que par deux fois je me suis fait doubler en fin de journée: la première par un VTTiste que j'ai entendu un peu tard, perdu dans mes pensées que j'étais. S'il m'a surpris, ce n'est rien comparé au coureur qui m'a doublé quelques temps après. J'étais tellement perdu dans mon monde que j'ai littéralement fait un bond lorsqu'il s'est annoncé.

Bilan de la journée: 17.7 kilomètres parcourus. Voir la trace GPX.

Second jour: Premier lac et GR® 4

Debout à 7h après une courte nuit tout de même bien reposante. Le duvet en plume de canard a bien fait son boulot, je n'ai pas eu froid de la nuit. Le drap en soie pour protéger le duvet n'est pas très agréable mais tant pis.

Il est 7h30, tout le barda est rangé, j'ai fait le plein d'eau et je suis prêt à me mettre en route. Let's go!


8h40: traversée d'un beau champ de vaches... qui squattent juste devant l'entrée du champ, évidemment !

Je ne le précise pas mais j'ai mis un peu de temps à me lancer à travers ce fameux champs. Un énorme taureau grattait brutalement sa patte par terre en me regardant de travers !


12h20: J'ai dépassé Picherande il y a une petite heure. Pas de distributeur dans le village, ça va être compliqué d'acheter du Saint-Nectaire. Je n'avance pas très très vite aujourd'hui, en tout cas, je fais beaucoup de pauses. Cela fait 5 heures que je suis parti et je ne pense pas avoir fait plus de 15 kilomètres. Piètre moyenne sachant que le terrain est beaucoup plus facile qu'hier.

En tout cas, c'est calme. Les quelques randonneurs que j'ai rencontré dans la matinée n'avaient pas l'air de faire le GR® mais plutôt des randonnées à la journée.


15h40: je viens de finir de manger à côté du lac de Chauvet. J'y ai rencontré trois autres randonneurs, un jeune homme d'environ 35 ans avec ses parents, qui font également le GR® 30 mais dans l'autre sens. Ils m'ont indiqué un camping municipal sympa situé à environ 12 kilomètres et un endroit parfait pour faire du camping sauvage mais j'ai pur que ce ernier ne soit un peu loin pour aujourd'hui. Je vais déjà faire les 12 kilomètres qui me sépare du camping et j'aviserai sur place. On verra si la marche est plus facile après avoir mangé.


17h10: Aujourd'hui, je m'arrête tôt. Enfin, je suis tout de même parti il y a plus de 11 heures, c'est une belle journée.

Cette fois en moins de 15 minutes, la tente est plantée et tout est prêt pour ce soir, il ne me reste plus qu'à faire une sieste.

Je ne suis finalement pas au camping qu'on m'a recommandé puisque je me suis trompé de GR®. J'ai suivi le GR® 4 au lieu du GR® 30. Évidemment je ne m'en suis aperçu qu'au bout de plus de deux kilomètres. Tant pis, je continue sur le GR® 4 qui recroise le GR® 30 plus loin. Au final, je ne ferai pas la partie sud-ouest du GR®30 et mon trajet et raccourci de 10 à 15 kilomètres si ce n'est plus d'ailleurs, il faudra que je vérifie.

En tout cas, mon emplacement pour camper est bien plus sympa que celui d'hier. Je suis dans un champs, à l'orée d'un bois qui devrait m'éviter le plus gros du soleil demain matin. La vue est superbe et totalement dégagée: pas une route en vue.

Après vérification, mon passage par le GR® 4 représente en réalité un raccourci de 27-28 kilomètres, rien que ça !

Bilan de la journée: 24.5 kilomètres parcourus. Voir la trace GPX.

Troisième jour: retour sur le GR® 30 et premier Saint-Nectaire

Il est 9h et cela fait une heure que je marche. Il fait beau, j'ai refait le plein d'eau et j'arrive à proximité d'un village qui, sur la carte en tout cas, semble assez grand pour que j'y trouve un distributeur, un grand café, une baguette et du Saint-Nectaire. Je viens de repasser en mode short: en route.


Il est 10h et je viens de passer par Egliseneuve d'Entraigues où je n'ai malheureusement pas trouvé de distributeur. J'ai tout de même pu acheter du Saint-Nectaire, des pommes et des pains au chocolat au petit casino du village. La moitié de mes 2€ sont partis dans une baguette et je n'ai malheureusement pas eu assez avec mes 1€08 restants pour prendre un café (ce qui m'aurait permit de recharger mon téléphone).

Un gars du coin m'a confirmé que je ne croiserai pas de distributeurs dans les villages suivants non plus. Il semblerait qu'il y ai une assez grande ville plus loin sur le GR®, à vue de nez à 20-25 kilomètres facile.

Pour le moment, je suis en forme aujourd'hui, l'objectif n'est donc pas impossible. Ce serait également l'occasion de dormir dans un gite d'étape s'il y en a un et donc de prendre une douche. Je suis malgré tout impatient de faire une pause ce midi pour gouter au Saint-Nectaire fermier qui macère dans mon sac à dos.

Je ne suis décidément pas très bon pour estimer les distances à la louche. Il faut plutôt compter entre 30 et 35 kilomètres pour se rendre à Besse.


14h10: Petite pause à l'ombre des arbres... et récapitulatif.

Je suis arrivé vers 13h à La Godivelle, la ville la plus au sud-est de l'itinéraire. L'arrivée dans cette ville était la bienvenue après trois ou quatre kilomètres en plein soleil, sans possibilité de se mettre à l'ombre.

A peine arrivé, j'ai bien entendu sorti le quart de Saint-Nectaire et la demi baguette. L'un comme l'autre n'ont pas fait long feu.

C'était également l'occasion de faire un petit point d'étape. J'ai du faire une quinzaine de kilomètres depuis ce matin et il en reste une bonne vingtaine avant d'arriver à Bresse. Autant dire qu'il est peu probable que j'atteigne cette ville aujourd'hui. Je vais me content d'avancer et je verrai bien. Au pire, j'ai repéré un camping deux ou trois villages plus loin. Ça fera l'affaire pour charger mon téléphone (ah oui, je n'ai presque plus de batterie et mon chargeur de secours est inutile puisque je n'ai pas le bon câble).

Espérons tout de même qu'il n'y ai pas trop d'endroits aussi exposés au soleil que celui que je viens de traverser.

En plus de partir sans monnaie, je suis également parti sans le câble me permettant de recharger mon téléphone par USB. J'ai bien mon chargeur classique mais qui nécessite une prise de courant, pas très pratique.


Je ne suis plus qu'à un kilomètre de Compains et 14 kilomètres de Besse. Je profite (enfin) d'un petit coin d'ombre après avoir marché pendant pas loin d'une heure en plein soleil. Il est 16h30, autant dire qu'il tape fort à cette heure. D'ailleurs, je pense que j'ai attrapé un coup de soleil (un coup d'amour, un coup d'je t'aime. Vous l'avez dans la tête ? Ne me remerciez pas, c'est mon cas depuis bien trois quarts d'heure).

Il y a d'ailleurs également un petit café à Compains. Espérons qu'il soit ouvert et qu'il accepte la carte bleue pour une pinte.

Mes pieds commencent à chauffer. Est-ce dû au fait qu'ils aient été trempés ce matin au détour d'un chemin ou bien est-ce parce que j'ai passé la majeure partie de la journée à marcher sur du bitume exposé aux rayons du soleil ? Je ne sais pas mais je ne suis pas pressé outre mesure de découvrir leur état.


18h50: Cela fait maintenant une grosse demi-heure que je suis parti du bar où je suis resté environ deux pinutes (comprendras qui pourras). Tant pis pour le camping qui n'était de tout manière pas indiqué: je suis reparti.

Je suis installé en haut d'un champ d'où la vue est magnifique. J'adorerai planter ma tente à cet endroit pour profiter du paysage tout en terminant mon bouquin mais l'orientation plein est garanti un réveil caniculaire dès les premiers rayons du soleil. Je vais donc continuer un peu en espérant trouver un emplacement similaire mais avec une orientation opposée pour profiter du coucher de soleil et pourquoi pas, faire un semblant de grasse matinée.


Il est 20 heures et le campement est presque installé. Je vais manger avant de mettre en place la toile imperméable de la tente qui sèche juste à côté (il s'agit de condensation, pas de pluie pour le moment).

Je suis installé à proximité du lac de Montcyneyre. Le camping y est normalement interdit mais le gardien est venu me voir pendant que j'admirais le lac pour me dire qu'il était possible de camper à quelques dizaines de mètres de là, entre les sapins. Résultat: un coin calme, abrité du soleil levant avec presque vue sur le lac (je suis obligé de me lever pour le voir). Seul inconvénient: les moustiques ! Bien qu'ils soient moins nombreux et moins vifs qu'au Pérou, certains ont tout de même réussi à me piquer avant de perdre la vie.

Puisque l'emplacement le permet, je vais maintenant aller faire un petit feu de bois pour faire chauffer ma soupe.

Autant dire que le feu de bois n'était pas forcément une excellente idée. J'ai du attendre pas mal de temps avant d'obtenir de l'eau chaude et ma gamelle est maintenant dans un drole d'état. Qu'importe, pour le principe c'était tout de même un bon moment.

Bilan de la journée: 30 kilomètres parcourus. Voir la trace GPX.

Quatrième jour: Distributeur et douche !

Il est 8h30, le campement est rangé et je profite des rayons du soleil au bord du lac tout en prenant mon petit déjeuner.

Pour une fois, je regarde la météo avant de partir. En effet, nous sommes dimanche et les randonneurs que j'ai croisés au lac de Chauvet m'ont prévenu qu'il y avait un risque d'orage pour ce soir même ainsi que de la pluie pour demain matin. Visiblement le mauvais temps ne devrait pas arriver avant demain soir et aujourd'hui le soleil tape plus fort que jamais. Espérons que l'itinéraire d'aujourd'hui soit plus agréable que celui d'hier.

Je devrais arriver à Besse en fin de matinée, pile poil pour prendre un café. A condition bien sur que je trouve un distributeur mais cela ne devrait pas poser de problème.

Je pars chaque jour un peu plus tard que la veille et ma voute plantaire se rappelle à mon bon souvenir à chaque pas. Je n'ai pourtant pas la moindre ampoule heureusement. On verra bien ce que ça donne aujourd'hui.

J'aperçois le gardien du lac qui revient vers chez lui après sa ronde matinale. Je vais donc l'attendre pour le remercier encore une fois. C'est également une bonne excuse pour se détendre encore un peu au bord du lac !

Je confirme qu'en réalité: j'avais des ampoules. Pas très belles à voir d'ailleurs.


Me voilà arrivé à Besse, il est 11h30. J'ai trouvé un distributeur dès l'entrée de la ville et je suis maintenant en terrasse d'un café à siroter un double expresso.

Besse semble être une ville charmante avec un centre pavé réservé aux piétons qui sont d'ailleurs relativement nombreux. C'est vrai que nous sommes le week-end et qu'il fait très beau. Notons tout de même que la population n'est pas des plus jeunes.

J'en également profité de cet arrêt pour repérer un peu la suite de la route. Il semblerait qu'il y ai un gite d'étape à Courbanges, à un peu plus de 7 kilomètres de Besse. Sachant que j'ai du faire aux alentours de 9 kilomètres ce matin, ce serait une petite étape. L'autre option serait de pousser jusqu'au lac Chambon dont le GR® fait presque tout le tour est qui est bordé de nombreux campings. Cela ferait entre 4 et 7 kilomètres de plus en fonction du camping. J'ai peur cependant que l'endroit soit très touristique et la promesse d'un lit dans un gite est tout de même tentante. Bref, comme d'habitude, j'aviserai sur place, inutile de faire des plans sur la comète.

Les douze coups de midi vienne de retentir. Je vais donc aller chercher quelques pommes, une demi baguette pour finir le morceau de Saint-Nectaire qui traine toujours dans mon sac et je vais songer à me remettre en route.

Pas de chance, je repartirai sans pain, la boulangerie étant fermée. :/


Il est 16h50 et je commence à être bien fatigué (et transpirant). Je me suis arrêté au niveau du gite d'étape le temps de grignoter mais ce dernier était fermé. Peut-être allait-il ouvrir plus tard dans la journée mais tant pis.

Je suis maintenant à Murol, le village au bord du lac Chambon où se trouve la plupart des campings. J'ai cherché un gite d'étape dans la ville mais il ne semble pas y en avoir. J'ai tout de même trouvé un bar d'ouvert, je n'ai pas tout perdu, même si ça ne me dit pas où je vais dormir ce soir.

Malgré leurs nombreuses étoiles, garanties d'un prix probablement élevé, je pense que je vais aller dormir dans l'un des premiers campings au bord du lac. Si vraiment les prix sont trop exorbitants, il n'est pas si tard que ça et j'aurai toujours la possibilité de continuer un peu.


Je viens enfin de trouver un camping. Il était temps tout même puisqu'il est déjà 19h. Il ne me reste plus qu'à planter la tente et enfin, prendre une douche.

S'il s'est passé près de deux heures entre mon arrivée à Murol et le moment où j'ai finalement trouvé un camping pas trop cher, c'est qu'entre temps j'ai eu la chance de rencontrer un artiste. J'ai pu l'écouter discuter de sa vie complète (dont il a d'ailleurs écrit une biographie), de voir des photos de sa petite fille, de son fils, de lui et de son père, le tout avant de l'accompagner au camping où il était supposé donner un concert. Manque de chance pour moi, il s'agissait du tout premier camping que j'avais croisé en arrivant à proximité de Murol et à près de 25€ la nuit, j'ai du retourner en direction de la ville située à deux ou trois kilomètres de là. Bref, une belle journée de marche suivie d'une rencontre des plus atypiques.

Bien qu'il l'ai écrite lui-même, mon artiste ne souhaitait pas l'appeler une autobiographie. Allez comprendre.

Bilan de la journée: 24.8 kilomètres parcourus. Voir la trace GPX.

Cinquième jour: De Murol au Mas en passant par Saint-Nectaire

Il est déjà presque 9h. Décidément, je pars vraiment de plus en plus tard.

L'état de mes pieds ne s'arrange définitivement pas. Chaque matin le départ est de plus en plus difficile.

Il semblerait que je sois à environ 75 kilomètres de la fin du parcours. De la pluie est annoncée en fin d'après-midi, entre 16h et 20h, je vais donc essayer de ne pas finir de marcher trop tard aujourd'hui.

Hier soir, j'ai fini mon gaz, il faut donc que j'en trouve sur la route. Mes affaires lavées hier ne sont pas encore parfaitement sèchent et elle pendent donc sur mon sac, c'est de toute beauté.

Bref, il est temps de se mettre en route si je veux avancer un minimum aujourd'hui.


12h45: arrivée à Saint-Nectaire, ville morte ! Je suis assis sur la place entre la mairie et la superbe église (seule chose à voir dans cette ville à priori). Tout semble désespérément fermé (certes, nous sommes lundi) et les rues permettant de rejoindre la place étaient glauques. Ce n'est clairement pas ici que je boirai un café ou que je trouverai une baguette pour finir le Saint-Nectaire (qui est maintenant dans mon sac depuis deux jours, il serait donc grand temps de le finir).

Vu le ciel, je ne serai pas étonné que les premières gouttes arrivent plus tôt que prévu. Je vais donc vite repartir pour trouver un endroit où grignoter. La ville d'Olloix est située à moins de dix kilomètres de là et il semblerait qu'il y ai un gite. Une bonne solution de repli pour la nuit si nécessaire.


17h10: Me voilà assis au bord de La Monne, une jolie petite rivière située dans le parc du même nom. J'ai dépassé Olloix il y a quelques kilomètres. Le gite de La Monne (oui, toujours le même nom) était fermé. C'est bien dommage parce qu'à 30€ la formule randonneur avec la nuit, le repas du soir, le petit déjeuner et un casse croute pour le midi, je me serai laissé tenter ! Je continue donc ma route en direction du lac d'Aydat situé à une dizaine de kilomètres de là en cherchant un endroit calme pour camper.

La bonne nouvelle c'est que le soleil est revenu, chassant les nuages noirs qui menaçaient d'éclater sous peu. Ce n'est probablement que partie remise et je m'attends à avoir de la pluie dans la nuit ou demain.


Il est 19h15, il m'aura donc fallu 1h30 pour trouver un endroit convenable pour planter la tente. Je pense que demain je ne serait pas totalement protégé du soleil mais qu'importe. Au moins l'endroit est calme et j'ai même pu utiliser le foin qui traine au bord du champ pour tenter d'égaliser au mieux le terrain: le comble du luxe.

Espérons tout de même que je ne me fasse pas réveiller aux aurores par un agriculteur furieux de tomber sur moi en venant récupérer ses ballots qui sont encore dans le champs.

Sans transition: après un examen approfondi de mes pieds, ce sont bien des ampoules que je sens à chaque pas. N'en ayant jamais eu, je n'ai évidemment pas la moindre idée de comment les soigner ou, à défaut, les soulager.

Pour en revenir au réveil matinal aux cris énervés d'un agriculteur, il semblerait que cela n'arrive pas. Je viens en effet de voir passer un tracteur et je suis persuadé que le conducteur m'a vu. Difficile de me rater avec mon tee-shirt rouge évidemment. Bref, si je n'ai pas de nouvelles d'ici ce soir c'est que tout devrait bien se passer.

Je prépare à manger en même temps et ça n'a jamais été aussi rapide que depuis que j'ai changé de bouteille de gaz. J'arrive même à avoir de l'eau bouillante, quel exploit. C'est d'ailleurs presque problématique puisque ma cuillère (en plastique évidemment) se tord. Note pour une prochaine rando: ne surtout pas reprendre ce genre de couverts.

Sur ces belles paroles, je m'en vais déguster ma soupe (pour changer) avant d'aller me coucher dans la foulée.

Bilan de la journée: 28.6 kilomètres parcourus. Voir la trace GPX.

Sixième jour: l'abandon

Cette fois j'ai réussi à me réveiller plus tôt que la veille. Il est 7h10 et tout le bivouac est remballé. Une fois ma pomme finie, je me mets en route.

J'espère trouver un café au lac d'Aydat mais je doute que ce soit le cas. Ce serait pourtant l'occasion de recharger mon téléphone qui commence vraiment à en avoir besoin.


Il est 10 heures et je suis assis en terrasse, en train de boire un petit café en attendant... mon train.

Et oui, c'est l'abandon, à environ 40 kilomètres de l'arrivée à La Bourboule. Mais que s'est il passé depuis ce matin ? En soit, pas grand chose. J'ai bien entendu repris ma route en direction du lac d'Aydat. Comme tous les matins, en boitillant légèrement. En effet, ça fait deux ou trois jours que ma cheville gauche est un peu raide et douloureuse au réveil ou quand je m'arrête un peu longtemps: lorsqu'elle est froide en somme. Je ne me suis pas inquiété outre mesure puisqu'après cinq à dix minutes de marche, je ne la sentais plus ou presque. Je prenais tout de même le soin de la ménager en tentant de ne pas trop la solliciter lorsque le terrain était trop caillouteux ou le dénivelé un peu élevé. Quoiqu'il en soit, ce matin devait être celui de trop ou peut-être ai-je fait un mauvais mouvement, toujours est-il que c'est en boitant que j'ai rejoint le lac où j'ai finalement prix la (difficile) décision de mettre un terme à ma randonnée...

D'Ayrat, j'ai eu la chance de trouver rapidement une charmante retraitée qui m'a déposé à une gare pour me permettre de rejoindre Clermont-Ferrand où j'attends maintenant mon train pour Paris.

Je suis vraiment dégouté d'arrêter si proche du but mais maintenant que ma cheville s'est refroidie, j'ai presque du mal à me reposer dessus, je n'avais donc pas trop le choix.

Pas mal de choses à revoir pour la prochaine randonnée en tout cas, à commencer par les chaussures. J'ai voulu tenter ce GR® avec mes chaussures de randonnée basses mais ce n'était probablement pas une bonne idée. Si elles sont parfaites pour une rando à la journée, je pense que pour une durée supérieure, les chaussures hautes sont indispensables pour protéger davantage les chevilles.

Je le saurais pour la prochaine fois mais pour le moment en tout cas, je le GR® 30 se termine ici pour moi.

Bilan de la journée: 5.3 kilomètres et un abandon... Voir la trace GPX.

Conclusion

Je suis bien entendu très déçu d'avoir été contraint à l'abandon.

Malgré cela, les paysages tout le long de ce GR® 30 sont absolument magnifiques et ces quelques jours passés seuls à ne rien faire d'autre ou presque que marcher valaient amplement le déplacement.

A défaut d'avoir complétée la boucle, je partirai mieux préparé pour ma prochaine randonnée en autonomie. :)

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